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Le Limousin médiéval par Christian Bélingard

Voie limousine: entre Dordogne et Garonne

Christian Bélingard

La via lemovicensis (ou voie limousine) est désignée sous cette appellation dans le Guide du Pélerin (XIIème siècle) qui sert toujours de référence pour le repérage des principales voies du pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. L'auteur du précieux manuscrit médiéval, après avoir mentionné la tête de route (Vézelay) et les seules étapes à ses yeux incontournables de Saint-Léonard de Noblat et Saint-Front de Périgueux, se montre quasiment muet dans la partie la plus méridionale de l'itinéraire qui rejoint la via Podiensis et la via Turonensis au carrefour d'Ostabat au pied des Pyrénées.

 

Il faut dire, qu'entre le Périgord et le Pays Basque, plusieurs itinéraires sont également possibles (1). Mais la documentation fournit des lieux de passage indiscutables des pélerins au Moyen-Age. En effet les voyageurs qui empruntaient la voie limousine devaient franchir deux cours d'eau importants: la Dordogne et la Garonne. On voit sur une carte établie par la médiéviste Bernadette Barrière que les moines limousins ( notamment ceux de l'abbaye Saint-Martial de Limoges et Saint-Pierre d'Uzerche) s'étaient employés à investir ces lieux de passage stratégiques.


le fleix et dordogne

                                                    Le Fleix vu du Pont sur la Dordogne

Ainsi, par exemple, le secteur du Fleix, sur la Dordogne ( entre Bergerac et Castillon), compte entre le XIème et le XIIIème siècles jusqu'à cinq prieurés tous gouvernés par des moines de l'abbaye Saint-Martial de Limoges. Le prieuré cure de Saint-Etienne du Fleix était situé sur l'axe de passage le plus important.

 

Autre point de passage notable: la ville de la Réole, située sur la Dordogne. L'archevêque de Bordeaux avait concédé, à la demande cette fois de l'abbaye Saint-Pierre d'Uzerche, l'église Saint-Vincent de Barsac implantée sur la rive gauche du fleuve, en aval de la Réole.

 

la réole et rives                                                                                    

La Réole au bord de la Garonne

 

On voit ainsi se tracer un itinéraire, qui n'exclut aucune variante, car chaque pélerin a sa route. Mais il est indéniable qu'un nombre conséquent de routiers  passaient ensuite par Bazas pour traverser les Landes jusqu'à Mont-de-Marsan, et filer jusqu'au carrefour d'Ostabat en ayant franchi le gave de Pau à Orthez par le Pont-Vieux ( à partir du XIIIème siècle).

 

 

 

(1) Christian Bélingard, De Vézelay à Saint-Jacques de Compostelle, Editions Sud-Ouest (2001)

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