Bernard Gui, inquisiteur et historien, repose à Limoges
Bernard Gui est né vers 1260-1262 dans la maison noble de la Guyonie ou Guionie. Celle-ci existait encore au XVIème siècle, à l'époque où Charles de la Guyonnie est dit écuyer, sieur dudit lieu et du château de Juvé. Aujourd'hui La Guyonnie n'est plus qu'une maison isolée sur un domaine agricole, à environ 400 mètres du village de Royère (ancienne paroisse rattachée à celle de la Roche -l'Abeille).
En 1279, Bernard Gui reçoit la confirmation et la tonsure dans le couvent de Limoges. L'année suivante il fait profession entre les mains d'Etienne de Salagnac, l'un des premiers religieux limousins de l'ordre de Saint-Dominique. Il fait des études successivement à Limoges, Figeac, Bordeaux et Montpellier. Il occupe de 1292 à 1307 les charges de lecteur ou de prieur à Limoges, Albi, Castres, Carcassonne.
L'année 1307 marque un tournant décisif : il est nommé inquisiteur de Toulouse, fonction qu'il va occuper durant dix-sept ans non seulement dans cette ville, mais aussi à Carcassonne, Albi, Pamiers ( a noter que l'écrivain Umberto Ecco s'est inspiré directement de Bernard Gui pour l'un des personnages de son roman le nom de la Rose). A cette époque le pape lui confie plusieurs missions diplomatiques. En 1323, il est consacré évêque de Tuy, en Galice. Il est nommé l'année suivante évêque de Lodève, où il meurt en 1331. Il est finalement inhumé, à Limoges, selon sa volonté, dans l'église des Frères Prêcheurs, aujourd'hui Sainte-Marie ( place des Jacobins). L'église a été cependant transformée ( une partie de l'édifice abrite les archives municipales).
Selon l'historien Léopold Delisle1, le tombeau de Bernard Gui a été placé à l'origine dans le sanctuaire de l'église, à gauche du grand autel : « il était relevé de terre et fait en laiton ou cuivre jaune », relate le biographe. Mais cette tombe a été enlevée à l'époque où l'église des Dominicains subit des pillages ( troubles religieux du XVIème siècle).
Bernard Gui est également connu pour son importante production d'ouvrages historiques et religieux. Il est considéré comme un des tous premiers historiens du Limousin et a laissé des études conséquentes. A l'époque où il était prieur du couvent de Limoges, il avait fait construire une bibliothèque dans les murs de l'établissement.
1Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin, tome XLV, 1896, p.6 et sq.