Voie limousine: de Saint-Yrieix à Thiviers
La via lemovicensis (ou voie limousine) est désignée sous cette appellation dans le Guide du Pélerin (XIIème siècle) qui sert toujours de référence pour le repérage des principales voies du pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Par ailleurs, le cadastre napoléonien conserve la trace d'un ancien chemin entre Saint-Léonard de Noblat et le Périgord. J'ai donc engagé des recherches en 1999 pour vérifier sur le terrain l'existence effective d'un ancien itinéraire qui pouvait permettre de relier directement Saint-Léonard de Noblat et Saint-Front de Périgueux, sans passer obligatoirement par Saint-Martial de Limoges ( abbaye qui n'est pas citée dans le Guide du Pélerin). Ces recherches ayant été concluantes, je les ai exposées dans mon ouvrage "De Vézelay à Saint-Jacques de Compostelle" publié aux Editions Sud-Ouest en 2001.
église de Sarrazac (Chemin du Périgord)
Cet article concerne le tronçon compris entre La Rochette ( où l'ancien chemin est encore visible dans le paysage) et Thiviers. Cette ancienne paroisse était située à la limite des diocèses de Limoges et de Périgueux. Elle était effectivement traversée par une voie importante. On peut encore observer que celle-ci sert aujourd’hui encore de limite communale entre Jumilhac et Sarlande ( les lieux-dits La Pouge et Latrade, commune de Sarrazac, désignent ce chemin antique). Nous ajouterons enfin que des tronçons de ce chemin sont restés intacts ( large chaussée bordée de fossés par exemple au lieu-dit Le Tuquet des Fourches, commune de Jumilhac le Grand, Dordogne).
linteau sculpté ( église de Sarrazac)
La présence d’une fontaine Saint-Martin signe la grande ancienneté de cette paroisse. Une église baptismale existait à Jumilhac vers 480-500 puisqu’à cette date il est question « d’empiétements » des évêques de Périgueux sur le diocèse de Limoges et « d’annexions » par les Périgordins d’un terroir proprement limousin. Saint Rurice, évêque de Limoges, écrivit à l’évêque de Périgueux en ce sens. Une chapelle Saint-Georges fut fondée au XII° et XIII° siècle. La forteresse de Jumilhac est mentionnée dés le XII° siècle . L’église Saint-Pierre de Jumilhac serait de la même époque. Il faut noter deux implantations templières : l’une à Saint-Paul la Roche, l’autre au lieu-dit de la Faye où fut fondé un prieuré au XII° siècle. Enfin un hôpital est attesté à Jumilhac en 1554.
Le chemin de Saint-Léonard au Périgord se dédouble au nord d’un vieil étang dit du Cabaret ou du Gabaret. Les deux branches de ce chemin rejoignent Thiviers après avoir franchi l'Isle et se "connectent " à une ancienne voie romaine.