Beaumont et son église Saint-Léonard sur un des chemins de Compostelle

Beaumont, dans le massif des Monèdières, était une cure de 600 âmes, selon le bulletin de la société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze dans un article publié en 1893 ( tome quinzième). Le prévôt de Saint-Salvadour (paroisse située à une lieue environ de Beaumont) y nomma le desservant jusqu'en 1719. Ensuite l'évêque de la Corrèze prit le relais, avec la fusion de cette église avec Uzerche.

Le village de Beaumont en Corrèze ( vue depuis le cimetière)

A l'origine,  un vicomte de Comborn et Pétronille, sa femme, donnèrent avant l'An Mil la moitié de cette église à Uzerche, et en 1030 leurs fils Guillaume, Archambauld, Èble de Comborn, fils d'autre Archambauld et de Roberge de Rochechouart, dans leur partage, donnèrent à "Bernard leur frère et beau-frère l'église dite de Bellomonte, et celui-ci la donna ensuite à Uzerche"

Sur le chemin de Compostelle, une des rues du village de Beaumont accédant à l'église Saint-Léonard

Une rue du village rappelle encore aujourd'hui que l'église de Beaumont avait dès les temps médiévaux la titulature de Saint-Léonard. L'une des routes suivie par les pèlerins de Compostelle passait en effet par les Monédières. Cette tradition perdura au moins jusqu'au XVIIème siècle où fut réalisé un devant d'autel peint sur bois qui représentait Dieu le Père et le Saint Esprit apparaissant à Saint Léonard, portant les entraves de prisonnier ( dont il était le Saint Patron reconnu dans toute une partie de la Chrétienté) et à Saint-Jacques-le-Majeur vénéré à la pointe extrême de la Galice dans la péninsule ibérique. J'ai eu l'occasion de photographier ce devant d'autel dans l'église de Beaumont au détour de l'an 2000. En voici un des clichés:

Devant d'autel: Saint Léonard (à gauche) fait face à Saint Jacques (Cliché: C Bélingard)

Un gisant nommé "Le chevalier de Beaumont" est toujours visible dans le cimetière qui domine le village. La croix qui était jadis implantée sur le tombeau est désormais installée sur la place de l'église. En 1927, elle a été inscrite aux Monuments Historiques. Elle a été réalisée en granit, avec fût monolithe. Sur le socle sont posés deux personnages debout, un de chaque côté de la croix qui porte un Christ crucifié. Sur le fût se trouve sculpté un personnage debout.

La deuxième guerre mondiale n'a pas épargné le village comme l'indique le monument aux morts de la commune. On peut y lire en effet le destin tragique de plusieurs habitants du village, notamment une famille qui fut décimée, père et fils, à la suite d'une déportation opérée durant l'année 1943.

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