Comborn, la vicomté oubliée
Aux origines du premier château
Un oppidum gaulois aurait existé sur le site et l'étymologie de ce lieu renvoie au substantif combor qui signifie « barrage ». L'emplacement que choisirent les bâtisseurs de la forteresse médiévale de Comborn était particulièrement remarquable.
Le château fut établi à un méandre dominant la Vézère et présentait donc naturellement un caractère défensif, se dressant sur un site entouré de trois côtés par la rivière! La forteresse était défendue par une double enceinte alors que le seul accès (côté terre) était gardé par deux tours. Le manoir, le donjon et la chapelle occupaient le promontoire. Les ruines subsistent à proximité de bâtiments
qui sont très postérieurs au premier château. Ces premiers murs en pierre auraient été bâtis au début du XI° siècle. Des fouilles récentes ont permis d'en savoir plus sur cette forteresse primitive. La tour maîtresse comptait quatre niveaux communiquant entre eux par des échelles. Plusieurs salles souterraines ont été retrouvées. L'une d'elle serait la crypte de l'ancienne chapelle.
Le château était à l'abandon au XV° siècle. Il fut vendu en 1558 aux Pompadour mais un incendie finit par le détruire entièrement. Les Lasteyrie le rachetèrent en 1649. Un « castel » fut reconstruit 1735, à l'emplacement d'une partie du château primitif et constitue aujourd'hui la « porte d'entrée » du site de Comborn.
Le premier vicomte de Comborn connu dans l'histoire portait le nom d' Archambaud. Il fut en même temps vicomte de Turenne vers 980. Il avait reçu le surnom de Jambe pourrie, à cause d'une blessure, qui ne se ferma jamais. Il avait été touché en assiégeant le château de Turenne, selon les chroniques de l'époque. Archambaud était appelé aussi le Boucher, à cause de sa force athlétique et de sa cruauté. Après lui, ses vastes domaines se divisèrent en trois vicomtés: Comborn, Ventadour et Turenne.
Plus tard, les fiefs de Treignac, de Donzenac, de Beaumont et de Malemort se démembrèrent des vicomtés primitives. Les seigneurs de Treignac, furent presque tous cruels et ambitieux. Archambaud II, jaloux de son frère, l'assassina en 1033. Archambaud III, en expiation de ses attaques contre l'abbaye de Vigeois, fonda celle de Meymac en 1085. Èbles II, privé de son héritage, se vengea en déshonorant publiquement la femme de son oncle Bernard. Celui-ci le poursuivit et le tua dans une embuscade près de l'église d'Estivaux. Archambaud IV fit crever les yeux aux barons de Malemort, ses ennemis.
Les armes des Comborn
Les armes de cette famille sont de geules, à deux lions léopardés d'or. Elles sont inscrites sur une clef de voûte de la chapelle qui date de 1445. Une très belle représentation existe à Clermont-Ferrand. Il s'agit d'enluminures figurant dans un missel répertorié par le Ministère de la Culture sous la référence suivante: Clermont-Ferrand, B.M. ms 0065.
Ces armes appartiennent à Jacques de Comborn (1455-1474).
Les ruines, les façades et les toitures du château furent inscrites à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1983, à la demande de la famille SYREY DU BUC DE FERRET, prédécesseurs de Monsieur Jean-Pierre BERNARD, qui en est devenu propriétaire en 2.000. Des travaux de restauration sont actuellement en cours. En dehors de la saison estivale, le site n'est ouvert au public que sur rendez-vous.