1ère croisade: de Limoges à Constantinople (1)
14
nov.
2010
L'an Mil est une période où la foi était à son paroxysme en Occident. Mais la crainte d'une nouvelle Apocalypse planait sur les consciences. C'est dans ce contexte que la défense des chrétiens menacés par les "infidèles" justifia ces fameuses expéditions militaires organisées par l'Eglise pour délivrer la Terre Sainte. La première croisade fut prêchée par le pape en personne, d'abord à Clermont- lors d'un concile- puis à Limoges où il fit étape à la fin de l'année 1095. Urbain II avait convaincu de nombreux chevaliers limousins de participer au voyage salvateur de Jérusalem. Ceux-ci, il est bien difficile d'en établir le nombre, s'ajoutèrent à l'armée du plus grand seigneur de la France méridionale, Raymond IV, dit comte de Saint-Gilles (1042-1105) et comte de Toulouse (1088-1105). Suivre le contingent des chevaliers limousins à la première croisade, c'est donc accompagner la marche de ce grand chef militaire désigné par le pape dans un premier temps jusqu'à Constantinople puis à travers la Syrie où les Croisés préparèrent leur marche finale vers Jérusalem.
On peut d'ailleurs être encore plus précis dans la répartition géographique des différents contingents. Dans la "Chanson d'Antioche" du chevalier limousin Béchade ( écrite en langue d'Oc au commencement du XIIème siècle), il apparait clairement que deux groupes principaux composaient cette armée: l'un commandé par Raymond IV, qui regroupait des Provençaux, des Bourguignons du Sud, des Languedociens, des Catalans, et l'autre par le légat du Pape, c'est-à-dire l'évêque du Puy Adhémar (ou Aymar), qui comptait dans ses rangs les Poitevins, Saintongeais, Limousins, Périgourdins, Quercynois, Gascons et Béarnais (1).
On connaît bien le chemin que suivit cette armée du "Sud". Vers la fin du mois d'octobre 1096, Raymond IV, était accompagné de sa jeune femme Elvire et de leur enfant encore au berceau. Adhémar de Monteil l'avait rejoint. Les deux chefs militaires passèrent ensemble le Rhône à la tête d'une armée nombreuse qui pouvait compter, peut-être, jusqu'à cent mille hommes (2). Puis ils franchirent les Alpes, traversèrent la Lombardie et ses plaines, passant ensuite près de Venise pour entrer dans le Frioul. Ils firent route vers Aquilée et arrivèrent ensuite dans l'Istrie, suivirent le littoral oriental de la mer Adriatique. L'armée du Comte de Toulouse traversa alors des provinces particulièrement inhospitalières conquises par la Hongrie (Esclavonie, Dalmatie).
C'était l'hiver. Les vivres manquèrent rapidement. Les habitants, effrayés par l'envahisseur, gagnèrent les montagnes et se cachèrent avec ce qu'ils possédaient dans les forêts. Mais les indigènes du lieu ne se laissaient pas ainsi piétiner sur le passage de l'ennemi et certains se ruèrent vers les retardataires, à l'arrière du long convoi en route vers l'Orient. Des femmes âgées, des vieillards malades, furent massacrés lors de ces raids menés par les paysans locaux. Le comte de Toulouse décida de protéger les éléments les plus vulnérables de ses troupes en passant lui-même aux arrières-postes. Avec l'aide de sa cavalerie, il fit en sorte de dissuader les assaillants.
On peut d'ailleurs être encore plus précis dans la répartition géographique des différents contingents. Dans la "Chanson d'Antioche" du chevalier limousin Béchade ( écrite en langue d'Oc au commencement du XIIème siècle), il apparait clairement que deux groupes principaux composaient cette armée: l'un commandé par Raymond IV, qui regroupait des Provençaux, des Bourguignons du Sud, des Languedociens, des Catalans, et l'autre par le légat du Pape, c'est-à-dire l'évêque du Puy Adhémar (ou Aymar), qui comptait dans ses rangs les Poitevins, Saintongeais, Limousins, Périgourdins, Quercynois, Gascons et Béarnais (1).
On connaît bien le chemin que suivit cette armée du "Sud". Vers la fin du mois d'octobre 1096, Raymond IV, était accompagné de sa jeune femme Elvire et de leur enfant encore au berceau. Adhémar de Monteil l'avait rejoint. Les deux chefs militaires passèrent ensemble le Rhône à la tête d'une armée nombreuse qui pouvait compter, peut-être, jusqu'à cent mille hommes (2). Puis ils franchirent les Alpes, traversèrent la Lombardie et ses plaines, passant ensuite près de Venise pour entrer dans le Frioul. Ils firent route vers Aquilée et arrivèrent ensuite dans l'Istrie, suivirent le littoral oriental de la mer Adriatique. L'armée du Comte de Toulouse traversa alors des provinces particulièrement inhospitalières conquises par la Hongrie (Esclavonie, Dalmatie).
C'était l'hiver. Les vivres manquèrent rapidement. Les habitants, effrayés par l'envahisseur, gagnèrent les montagnes et se cachèrent avec ce qu'ils possédaient dans les forêts. Mais les indigènes du lieu ne se laissaient pas ainsi piétiner sur le passage de l'ennemi et certains se ruèrent vers les retardataires, à l'arrière du long convoi en route vers l'Orient. Des femmes âgées, des vieillards malades, furent massacrés lors de ces raids menés par les paysans locaux. Le comte de Toulouse décida de protéger les éléments les plus vulnérables de ses troupes en passant lui-même aux arrières-postes. Avec l'aide de sa cavalerie, il fit en sorte de dissuader les assaillants.
à suivre
(1) Jean-François Gareyte, l'Aube des Troubadours, La Lauze, 2007
(2) Histoire de la première croisade, Volume 1, par J.F.A. Peyré, p 190
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