Saint-Léonard sur la route de Compostelle
Le culte des reliques de Saint-Léonard, mentionné comme la première étape importante sur la Via Lemovicensis ou voie limousine par Aymeri Picaud, a pris une envergure incroyable dés le XIème siècle, non seulement dans sa province d'origine mais en réalité dans tout l'Occident chrétien. On retrouve par exemple les célèbres chaînes "ex-voto" visibles à l'église de Saint-Léonard de Noblat dans plusieurs sanctuaires en Bavière ou au Tyrol. Le 6 novembre, jour anniversaire de la mort du saint, était un jour chômé dans une ville comme Rimini (Italie) et on y délivrait cette occasion un captif. Au total, on recenserait quelques 800 lieux de culte, répartis dans une vingtaine de pays, au nombre desquels il faut citer bien sûr la France, mais aussi l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Pologne, etc..
châsse-reliquaire de Saint-Léonard (trésor de l'église)
Aymeri Picaud consacre une place relativement importante à Saint-Léonard dans son célèbre "Guide". On a même pu penser que le Poitevin avait pu être chanoine en ce lieu. Il connaissait par exemple la façon dont étaient partagées à Saint-Léonard de Noblat les offrandes entre les chanoines et l'hôpital.
Ce qui est également notable, c'est que l'on retrouve parfois Saint-Léonard associé à Saint-Jacques le Majeur sur les différentes routes de Compostelle. C'est le cas à Beaumont, en Corrèze, à Pierre-Perthuis, près de Vézelay, ou à Zamora en Espagne, mais aussi dans les églises Saint-Jacques de Bruges ou de Rothenburg. Autant d'indices qui confirment la renommée acquise par l'ermite de Noblat au fil des siècles, notamment sur les routes fréquentées par les pélerins qui se rendaient en Galice.