Quand les Templiers étaient gouvernés par un limousin (1171)
13
févr.
2011
Parmi les personnages d'origine limousine qui se sont illustrés à l'époque des croisades, il serait bien injuste d'oublier Odon ( ou Eudes) de Saint-Chamant. Ses ancêtres sont issus du château de Saint-Chamant ( aujourd'hui entre Tulle et Argentat, dans le département de la Corrèze) et comptaient au XIème siècle parmi les grands vassaux du vicomte de Ventadour. Ce château, dont il ne reste que des ruines, dominait la vallée de la Souvigne.
Odon de Saint-Amand était donc d'origine noble. Son père se serait lui-même illustré d'abord "dans la milice séculière" puis dans celle du Temple (1) et, suivant la volonté de son épouse, avait adopté ensuite la règle de Saint-Benoît dans les monastère de Beaumont, situé au sud de Clermont. C'est ainsi que leurs enfants (Odon avait également des soeurs) s'inspirèrent de la conduite religieuse très stricte qui régnait dans la famille.
Beau et bien fait de sa personne, nous dit encore l'un de ses biographes, Odon "prit la croix" et passa en Orient où il se fit rapidement connnaître des Templiers. Le roi Amaury Ier de Jérusalem l'établit d'abord maréchal du royaume puis en fit son échanson. Il faut savoir qu'Odon, avec l'archevêque de Césarée, s'occupa en personne du mariage royal . Amaury épousa en effet la nièce de l'empereur byzantin Manuel. Odon de Saint-Amand négocia directement ce mariage à Constantinople et l'on vit arriver "heureusement " Amaury avec son épouse dans le port de Tyr, vers la mi-septembre 1167.
A la mort du grand-maitre de l'Ordre du Temple, Philippe de Naplouse, Odon de Saint-Amand fut élu à sa place en 1171. Amaury, qui effectua alors un déplacement en Europe pour solliciter des secours contre les Infidèles, laissa le gouvernement du royaume de Jérusalem aux grands-maitres du Temple et des Hospitaliers: Odon d'une part, et Joubert d'autre part.
Odon s'illustra sur le plan militaire lors de la fameuse bataille d'Ascalon. Les Sarrazins y furent battus le 18 novembre 1177. Mais l'année suivante, au Gué de Jacob, au delà du Jourdain, l'armée chrétienne fut surprise par Saladin. Ce fut la déroute, sauf chez les Templiers et les Hospitaliers qui continuèrent le combat et furent presque tous massacrés. Le grand maître des Hospitaliers, blessé, parvint à gagner un lieu sûr. Odon fut fait quant à lui prisonnier avec plusieurs de ses chevaliers: "les plus distingués d'entre eux furent envoyés à Damas, avec le grand-maître; les autres furent sciés par le milieu du corps sur le champ de bataille" précise une chronique.
Saladin offrit alors à Odon de l'échanger contre un de ses neveux qui avait été fait prisonnier par les Templiers. Odon refusa. Il ne voulait pas donner au sein de son ordre un exemple de "lâcheté". Sa réponse aurait été "qu'un templier doit vaincre ou mourir et ne peut donner pour sa rançon qu'un poignard ou sa ceinture". Il mourut en captivité quelques mois après, en 1179 (2).
armes de Odon de Saint-Chamant ( salle des Croisades, Versailles)
Odon de Saint-Amand était donc d'origine noble. Son père se serait lui-même illustré d'abord "dans la milice séculière" puis dans celle du Temple (1) et, suivant la volonté de son épouse, avait adopté ensuite la règle de Saint-Benoît dans les monastère de Beaumont, situé au sud de Clermont. C'est ainsi que leurs enfants (Odon avait également des soeurs) s'inspirèrent de la conduite religieuse très stricte qui régnait dans la famille.
Beau et bien fait de sa personne, nous dit encore l'un de ses biographes, Odon "prit la croix" et passa en Orient où il se fit rapidement connnaître des Templiers. Le roi Amaury Ier de Jérusalem l'établit d'abord maréchal du royaume puis en fit son échanson. Il faut savoir qu'Odon, avec l'archevêque de Césarée, s'occupa en personne du mariage royal . Amaury épousa en effet la nièce de l'empereur byzantin Manuel. Odon de Saint-Amand négocia directement ce mariage à Constantinople et l'on vit arriver "heureusement " Amaury avec son épouse dans le port de Tyr, vers la mi-septembre 1167.
A la mort du grand-maitre de l'Ordre du Temple, Philippe de Naplouse, Odon de Saint-Amand fut élu à sa place en 1171. Amaury, qui effectua alors un déplacement en Europe pour solliciter des secours contre les Infidèles, laissa le gouvernement du royaume de Jérusalem aux grands-maitres du Temple et des Hospitaliers: Odon d'une part, et Joubert d'autre part.
La forteresse construite au Gué de Jacob en 1179
et le site de la bataille de 1157 (source: Wikipédia)
Odon s'illustra sur le plan militaire lors de la fameuse bataille d'Ascalon. Les Sarrazins y furent battus le 18 novembre 1177. Mais l'année suivante, au Gué de Jacob, au delà du Jourdain, l'armée chrétienne fut surprise par Saladin. Ce fut la déroute, sauf chez les Templiers et les Hospitaliers qui continuèrent le combat et furent presque tous massacrés. Le grand maître des Hospitaliers, blessé, parvint à gagner un lieu sûr. Odon fut fait quant à lui prisonnier avec plusieurs de ses chevaliers: "les plus distingués d'entre eux furent envoyés à Damas, avec le grand-maître; les autres furent sciés par le milieu du corps sur le champ de bataille" précise une chronique.
Saladin offrit alors à Odon de l'échanger contre un de ses neveux qui avait été fait prisonnier par les Templiers. Odon refusa. Il ne voulait pas donner au sein de son ordre un exemple de "lâcheté". Sa réponse aurait été "qu'un templier doit vaincre ou mourir et ne peut donner pour sa rançon qu'un poignard ou sa ceinture". Il mourut en captivité quelques mois après, en 1179 (2).
(1) Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du temple, Claude Mansuet Jeune
(2) J.J. Roy, Histoire des Templiers
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