Noël 1095 : le pape prêcha la croisade à Limoges
On peut ainsi lire dans la Vie de Saint Geoffroy du Chalard que le Pape avait exhorté à plusieurs reprises la foule des fidèles à faire le voyage de Jérusalem. Un passage de ce texte est particulièrement éloquent : « ainsi le cri Dieu le veut ! Dieu le veut ! qui après le discours du Pape avait retenti au Concile de Clermont fut répété avec le même enthousiasme à Limoges par l’assemblée des Chevaliers et la multitude du peuple. »
Dans le récit de Geoffroy de Vigeois, c’est la densité de cette foule qui est soulignée : « après la cérémonie de la dédicace de Saint-Martial, le pape sortit en plein air pour bénir les peuples, dont la multitude était si grande, que tout autour de la ville, à une distance de mille pas, on ne voyait que des têtes d’hommes. Les offrandes furent si abondantes que le tronc placé près du sépulcre de l’apôtre ( voir la note en bas de page) en regorgeait et que les autres troncs de la basilique en furent également remplis.
B.N.F., français 5594, XVème siècle
Après la prédication de Limoges, toute la région fournit de nombreux croisés. Guillaume X, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine était alors le plus puissant vassal de la couronne de France. Il appela sous sa bannière tous les grands vassaux de la province limousine : Adémar, vicomte de Limoges, plusieurs membres de la famille d’Aubusson, les Autier, Beaupoil, Béchade, Boine, Bonneval, Bort, Brachet, Brosse, Carbonnières, Chamborand, Châteauneuf, Comborn, Cosnac, Coustin, Desmontiers, Faydit, L’Hermite, Lambertie, Lasteyrie, Lastours, Lubersac, Lusignan, Magnac, Noailles, Peyrusse, Pierre-Buffière, Rancon, Rochechouart, Roffignac, Royère, Saint-Georges, Turenne, Ventadour, Veyrac, Villelume figurent dans le relevé publié par André Lecler dans son Dictionnaire Historique et Géographique de la Haute-Vienne (1920-1926).
Note:
A cette époque Saint-Martial avait été élevé localement au rang de compagnon du Christ, ce qui était évidemment faux
Source:
Dédicace de l’église Saint-Martial-de-Limoges par le pape Urbain II en l’an 1095 : B.N, fonds latin, ms 3784, folio 132 (XIème siècle)