Marcabru, un insaisissable reflet
21
avr.
2010
L'historien ou le généalogiste se crèveront les yeux à essayer d'y voir clair dans la biographie d'un des troubadours les plus énigmatiques de son temps: Marcabru. Une anthologie de poésie française très respectable lui consacre cependant une notice, sans indiquer ni date de naissance, ni date de décès. On conjecture seulement qu'il était Gascon et qu'il vécut dans la première moitié du XIIème siècle.
Jongleur puis poète, cet artiste d'exception s'était donc choisi l'étrange pseudonyme de Marcabru, mot dont on a tenté de percer également le mystère, sans davantage de succès. Les uns s'accordent à penser que ce surnom signifierait "pain perdu", d'autres ont émis une hypothèse plus savante: le surnom équivaudrait à désigner un animal caprin, le bouc, ce qui l'aurait positionné comme un adversaire farouche du "fin amor", genre littéraire qu'il tenait, semble-t-il, en aversion. (1)
Jongleur puis poète, cet artiste d'exception s'était donc choisi l'étrange pseudonyme de Marcabru, mot dont on a tenté de percer également le mystère, sans davantage de succès. Les uns s'accordent à penser que ce surnom signifierait "pain perdu", d'autres ont émis une hypothèse plus savante: le surnom équivaudrait à désigner un animal caprin, le bouc, ce qui l'aurait positionné comme un adversaire farouche du "fin amor", genre littéraire qu'il tenait, semble-t-il, en aversion. (1)
Jongleur du XIème siècle (Bnf, Latin 1118, fol 107v)
Il fut aussi le compagnon d'un troubadour, Cercamon, dont il fut peut-être le maître ou peut-être l'èlève, les biographes hésitent encore. Il fut aussi le protégé de Guillaume VIII de Poitiers,dixième duc d'Aquitaine, fils du troubadour Guillaume VII, et d'Alphonse VII de Castille. Après avoir suivi, semble-t-il, Aliénor d'Aquitaine à la Cour de Paris, il fit un séjour de l'autre côté des Pyrénées dont on a gardé la trace "entre 1137 et 1140".
On a lu dans son oeuvre, qui consiste tout de même en quarante-deux poèmes écrits entre 1130 et 1150, un sens de la satire sociale et aussi un engagement contre les excès guerriers de l'époque, en particulier selon Bernard Delvaille pour dénoncer "des exhortations trop faciles à prendre les armes contre les Sarrasins d'Espagne". Mais Marcabru est surtout considéré comme l'auteur de la plus ancienne pastourelle connue: "L'autrier a l'issada d'abriu" qui commence ainsi:
"L'autre jour, à la fin d'avril,
Dans un pâturage le long d'un ruisseau,
Et avec le début d'un chant
Que fait l'oiseau pour se réjouir,
J'ai entendu la voix d'un berger
Qui chantait avec une jeune fille
Dans un pâturage le long d'un ruisseau,
Et avec le début d'un chant
Que fait l'oiseau pour se réjouir,
J'ai entendu la voix d'un berger
Qui chantait avec une jeune fille
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