Limoges, sa cathédrale, son château...
Le 27 mars 2010, les télespectateurs de TF1 ont eu droit à une information un peu imprécise , en regardant le journal de 13h de Claire Chazal. La très médiatique présentatrice des éditions du week-end a en effet annoncé un des reportages consacrés ce jour là à Limoges de la manière suivante: " découvrons donc Limoges au bord de la Vienne, son centre historique, avec son château et sa cathédrale, ses maisons à colombages- il y en a encore..."
Si la cathédrale Saint-Etienne et les maisons à colombages comptent en effet parmi les constructions les plus attractives de la vieille ville, il convient donc de compléter l'information en ce qui concerne le "château". Car celui-ci a hélas disparu depuis longtemps de la place de la Motte où il fut édifié vers la fin du IXème siècle.Le roi Lothaire vint à Limoges en 985 et fit construire l'édifice. La nouvelle ville s'appela alors "château Saint-Martial".
C'était à l'époque où de nombreux commerces s'installaient autour de l'abbaye Saint-Martial (elle aussi détruite un peu avant la Révolution). Auberges et échoppes attiraient les pélerins. La fortification de cette nouvelle agglomération se traduisit aussi par la réalisation d'une enceinte . Deux villes coexistèrent donc dés cette époque, jusqu'à la Révolution: la Cité autour de la cathédrale et le Château, toutes deux entourées de leurs propres remparts. Mais après le sac de Limoges, en 1370, la Cité de l'évêque ne put se relever. Seule l'agglomération du château contribua au devenir de Limoges. En 1594, le "Fort Saint-Martial" est encore mentionné sur la carte de Fayen ( c'est le plus ancien plan connu de l'agglomération et il ne représente que l'agglomération appelée "château").
Mais ce "château" ou cette tour vicomtale avait déjà disparu depuis longtemps, même si la ville toute entière qui l'entourait avait pris le nom. C'était, semble-t-il, une sorte de tour fortifiée entourée d'un fossé en eaux. La tour aurait été rasée, à la fin du XIIIème. Les traces d'un étang auraient été identifiées, notamment à l'occasion des fouilles dues à la construction d'un parking souterrain en 1996-1997.
place de la Motte, Limoges, avril 2010