Le grand médiéviste Jacques Le Goff est mort à l'âge de 90 ans
Le médiéviste français de renommée internationale Jacques Le Goff, l'un des pères de la "Nouvelle histoire", est décédé mardi à Paris à l'âge de 90 ans, a annoncé sa famille au Monde.
Pendant sa longue carrière, Jacques Le Goff s'est consacré à l'anthropologie médiévale, dont il a modifié l'approche en abordant tous les aspects de la vie en société. Dans la tradition des grands historiens français, ce médiéviste n'hésitait pas non plus à quitter sa période de prédilection pour aborder l'actualité.
Né le 1er janvier 1924, normalien, agrégé d'histoire en 1950, ce brillant historien succède en 1972 à Fernand Braudel à la tête de l'Ecole pratique des hautes études, devenue en 1975 l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Son premier livre, "Les intellectuels au Moyen Age" (1957), l'impose à seulement 35 ans comme l'héritier de l'Ecole des Annales, qui bouleversa l'approche historique dans les années 1930. Il dirigera d'ailleurs à partir de 1967 la prestigieuse revue des "Annales".
Suivront notamment "Marchands et banquiers au Moyen Age" (1957), "L'imaginaire médiéval" (1985) ou une biographie de "Saint Louis" (1995), une quarantaine d'ouvrages au total, parmi lesquels "La naissance du purgatoire" (1981) restait son préféré.
Dans les années 1970, Jaques Le Goff a été l'un des pères du mouvement de "la Nouvelle histoire" et son travail de médiéviste s'est accompagné en permanence d'une réflexion sur le métier d'historien, avec notamment "Faire de l'histoire" (1986, avec Pierre Nora) ou "Histoire et mémoire" (1988). AFP