Jeux interdits à Ventadour: le jeu de dés
28
mars
2010
Ventadour-E.Bullot
Il n'était pas toujours bien vu de s'adonner au plaisir des jeux dans les temps médiévaux.
On reconnaitra probablement dans le mot occitan "dantz" le jeu de dés. C'est en effet ce mot qui est utilisé dans l'acte de 1270 qui précise les coutumes de la ville d'Egletons (vicomté de Ventadour). Ce jeu a été popularisé au Moyen-Age d'une manière bien spécifique. On l'associe en effet souvent aux représentations iconographiques de la crucifixion du Christ.
"Tout hom que jogueria a aucun sencs de dantz, ou a taulas, ou a eschatz,
III s. en paiaria, et aussi si laissava jougar en sa maison"
III s. en paiaria, et aussi si laissava jougar en sa maison"
On reconnaitra probablement dans le mot occitan "dantz" le jeu de dés. C'est en effet ce mot qui est utilisé dans l'acte de 1270 qui précise les coutumes de la ville d'Egletons (vicomté de Ventadour). Ce jeu a été popularisé au Moyen-Age d'une manière bien spécifique. On l'associe en effet souvent aux représentations iconographiques de la crucifixion du Christ.
La Crucifixion, Livre d'heures.
XVe siècle. Parchemin, 246 f, 17,5 x 11,2 cm
BnF, Arsenal, ms. 432, f. 58
Cette mise en scène des dés dans la Crucifixion est purement médiévale. En effet, le partage des vêtements du Christ, dans le texte biblique, s'effectue par "tirage au sort". A partir du XIVème siècle, les dés sont associés à l'acte d'infamie qu'est la mise à mort du Christ. Pourtant, contrairement aux coutumes d'Egletons qui paraissent très strictes, jouer aux dés reste toléré à certains moments de l'année. C'est le cas de Noël, durant les Douze Jours qui vont de la Nativité à l'Epiphanie. Cela se vérifie dans de nombreux documents: registres domestiques, documents judiciaires, etc...
Le célèbre trouvère Rutebeuf ( XIIIème siècle) a laissé deux poèmes intitulés: "Dit de la griesche d’yver "et "Dit de la griesche d’été" où ce jeu est à l'honneur. Ces deux créations dressent le portrait d’un poète perdant aux jeux de dés, et donc toujours misérable, à travers de nombreuses variations autour de la pauvreté et du dénuement. En voici quelques vers:
Le célèbre trouvère Rutebeuf ( XIIIème siècle) a laissé deux poèmes intitulés: "Dit de la griesche d’yver "et "Dit de la griesche d’été" où ce jeu est à l'honneur. Ces deux créations dressent le portrait d’un poète perdant aux jeux de dés, et donc toujours misérable, à travers de nombreuses variations autour de la pauvreté et du dénuement. En voici quelques vers:
Ecoutez également la chanson où Léo Ferré rend hommage au poète médiéval Rutebeuf en reprenant notamment un passage de "La Griesche d'Yver":
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