Gaulcem Faidit, l'exilé
Gaulcem Faidit naquit très probablement avant 1150 en Limousin. Son lieu de naissance se situerait entre Uzerche et Ayen ( Corrèze), petit pays dont le château de Comborn forme le centre. On sait que les relations entre le troubadour et Comborn sont attestées par l’un de ses poèmes ( Tot so que-i-pert).
B.N.F, texte de la "Vida", Français 854, folio 33v
B.N.F. Français 12474, fol. LXXI, Gaucelm Faidit
Un des ses poèmes, composé en français d’Oïl, se présente en effet comme un chant de croisade. Le Troubadour y fait donc figure de Trouvère. Ses relations avec la vicomtesse de Ventadour sont bien établies puisqu’il retrouve celle-ci vers 1192. Dans des relations écrites avec un hobereau de la région d’Ussel (1193), il apparaît que Gaulcem Faidit avait bien participé à un « pèlerinage » en Terre Sainte à cette date du vivant de Saladin. On y apprend le nom de sa femme (citée plus haut) et l’existence de leur fils. On y découvre aussi qu’il avait côtoyé, à l’occasion de la troisième croisade, Richard Cœur de Lion. Le troubadour participe ensuite à une nouvelle croisade- la quatrième- et tout indique qu’il s’embarqua avec la Croisés à Venise le 8 octobre 1202. Sa trace est établie jusqu’à Zara, peut-être continua-t-il jusqu’à Constantinople. Il est possible qu’il soit mort pendant cette croisade, mais un ultime retour en Limousin ou en Provence n’est pas à exclure. Il est probable que Maria de Torena, vicomtesse de Ventadour- sa « belle dame sans merci »- lui survécut. La
mort de Maria est attestée en 1222.
"Barons de France et d'Aquitaine, allons dans la Palestine, pour venger les outrages que les Infidèles font à Dieu. Le vicaire du Christ l'ordonne. En prenant la croix, les pêcheurs se laveront de leurs crimes, sans être obligés de revêtir leurs corps de cilice et de bure. Le paradis sera pour ceux qui partiront, l'enfer pour vous tous qui restez au milieu des plaisirs et des distractions de ce monde.