Compostelle: le voyage au bout de l'Occident
Arrivé à Compostelle, le pèlerin médiéval ne fait pas toujours demi-tour et cherche encore à prolonger le voyage. Il n'est plus alors très loin du bout des terres et il parcourt les dernières lieues qui le séparent de l'océan. Selon la légende, la dépouille de Jacques le Majeur, fils de Marie-Salomé et frère aîné de Jean l'évangéliste, décapité en 43 ou 44 à Jérusalem sur ordre du roi Hérode Agrippa Ier, aurait été mise dans une barque qui vint s'échouer en Espagne où il avait auparavant prêché sans grand succès avant de rentrer en Judée. C'est Padrón, l'antique Ira Flavia, lieu incontournable en vertu d'une maxime répétée à l'envi tout au long du Camino Frances:
"Quen va Santiago e no va a Padrón
O faz romeria o non"
côte à Fisterra (Galice). Photo: C.Belingard
Beaucoup de pèlerinages se terminaient aussi à Fisterra, cap le plus occidental d'Espagne. Un phare existe aujourd'hui sur ce lieu pour réguler le trafic maritime. Mais il y avait jadis un ermitage dédié à Saint Guilhem du Désert, mentionné au XVème siècle (1). La Chronique de Turpin indique que Charlemagne "y planta sa lance dans la mer" en rendant grâce à Dieu et à Saint-Jacques. Sur ordre de l'empereur Turpin y baptisa les galiciens qui acceptaient, les autres étant exécutés ou faits prisonniers...
Santa Maria de Area, église de Galice (Fisterra)
localiser Fisterra
(1) Dictionnaire de Saint-Jacques et Compostelle, Denise Péricard Méa, Editions Gisserot (2006) p66