1ère croisade: des Limousins au siège de Nicée (1097)
05
déc.
2010
Le siège de la cité de Nicée (1) eut lieu du 14 mai au 19 juin 1097. Grâce à la Chanson d'Antioche écrite par le chevalier Béchade (2), on sait que plusieurs chevaliers limousins y participèrent.Gouffier de Lastours y réalisa ses premiers exploits. Il était accompagné par Géraud de Malefaïde, seigneur de Saint-Viance ( aujourd'hui dans le département de la Corrèze).
D'autres historiens ont également planté le décor de ce premier grand siège entrepris par les Croisés sur le territoire de l'actuelle Turquie, non loin de Constantinople. On y voit les événements se préciser à compter du jeudi de l'Ascension 1097 (14 mai). Des tours de bois furent édifiées à proximité des remparts qui protégaient Nicée, suffisamment hautes pour surplomber les murailles de la ville. En rapprochant progressivement ces tours, les Croisés pouvaient ainsi voir ce qui se passait dans l'enceinte de la cité.
A l'aide d'engins appropriés ( balistes, béliers), les assaillants se mirent à saper les fortifications, jetant les pierres à l'intérieur de la ville et aussi des brandons enflammés. Ils organisèrent ensuite une "tortue", manoeuvre qui consistait à tenir les boucliers serrés et en hauteur de manière à former un toit de protection au dessus des hommes qui donnaient l'assaut. Les assiégés répliquèrent, en particulier en lançant des flèches empoisonnées. Malgré tout, le lendemain au soir, les Croisés étaient parvenus à rapprocher leurs tours de bois jusqu'à toucher pratiquement les murailles. Et ils avaient ouvert des brèches importantes dans les remparts.
Le sultan Kilidje Arslan, basé dans les montagnes environnantes, fit dépêcher deux messagers déguisés en pélerins chrétiens pour indiquer aux assiégés qu'il disposait de troupes nombreuses pour entrer dans la ville par la porte du sud, où les assaillants ne s'étaient pas encore installés. Mais les émissaires du sultan furent interceptés et ils durent faire des révélations sur les intentions de leur chef qui était d'attaquer le camp des chrétiens dés le lendemain matin.
Les princes Godefroy, Bohémond et Robert de Flandre en appelèrent alors à l'aide de Raymond IV en lui expédiant des courriers pour l'inviter à accélérer sa marche. En fait le comte Raymond et l'évêque du Puy
( qui avait sous ses ordres, rappelons-le le contingent limousin) s'avançaient par la Bythinie et ils se précipitèrent au secours des chrétiens menacés. Le samedi, ils arrivèrent par les montagnes de l'Arganthon et ils prirent possession des quartiers sud de la ville de Nicée.
Le sultan qui disposait de plusieurs dizaines de milliers de cavaliers se préparait bien à attaquer de toutes parts et les hommes du Comte de Toulouse virent arriver sans aucune méfiance une troupe importante d'archers turcs qui se présentaient par la porte sud qu'ils croyaient non gardée par les chrétiens. L'effet de surprise fut tel que les soldats du Sultan battirent en retraite et ils furent poursuivis par les Croisés qui leur infligèrent des pertes.
Cependant la plus grosse partie de l'armée du sultan alla affronter les troupes chrétiennes qui étaient massées tout autour de la ville. Ce fut un combat des plus sanglants, selon le chroniqueur Matthieu d'Edesse: " les deux armées se précipitèrent avec rage l'une contre l'autre, et se heurtaient comme des bêtes féroces. Au milieu des éclairs que lançaient les casques reluisants, du craquement des cuirasses brisées et de la vibration des arcs, les Infidèles resserraient leurs rangs avec une nouvelle ardeur. Les clameurs des combattants ébranlaient la terre, et le sifflement des flèches faisait trembler les chevaux. Les plus braves, les héros, se prenaient corps à corps, et pareils à de jeunes lions, se frappaient à coups redoublés." Les combats se prolongèrent une journée entière avant que les turcs ne soient vaincus.
Et l'on vit ensuite les Croisés fixer "au bout de leurs lances ou à la selle de leurs chevaux" les têtes de leurs ennemis. La chronique rapporte encore "qu'un millier de têtes furent chargées sur des voitures et des mulets, et envoyées, avec trois mille prisonniers, au port de Civitot." Et on dirigea cette cargaison par mer à l'empereur Alexis qui envoya alors des vivres aux troupes chrétiennes par reconnaissance pour leur exploit.
D'autres historiens ont également planté le décor de ce premier grand siège entrepris par les Croisés sur le territoire de l'actuelle Turquie, non loin de Constantinople. On y voit les événements se préciser à compter du jeudi de l'Ascension 1097 (14 mai). Des tours de bois furent édifiées à proximité des remparts qui protégaient Nicée, suffisamment hautes pour surplomber les murailles de la ville. En rapprochant progressivement ces tours, les Croisés pouvaient ainsi voir ce qui se passait dans l'enceinte de la cité.
siège de Nicée (2097), Bnf Français 779
A l'aide d'engins appropriés ( balistes, béliers), les assaillants se mirent à saper les fortifications, jetant les pierres à l'intérieur de la ville et aussi des brandons enflammés. Ils organisèrent ensuite une "tortue", manoeuvre qui consistait à tenir les boucliers serrés et en hauteur de manière à former un toit de protection au dessus des hommes qui donnaient l'assaut. Les assiégés répliquèrent, en particulier en lançant des flèches empoisonnées. Malgré tout, le lendemain au soir, les Croisés étaient parvenus à rapprocher leurs tours de bois jusqu'à toucher pratiquement les murailles. Et ils avaient ouvert des brèches importantes dans les remparts.
Le sultan Kilidje Arslan, basé dans les montagnes environnantes, fit dépêcher deux messagers déguisés en pélerins chrétiens pour indiquer aux assiégés qu'il disposait de troupes nombreuses pour entrer dans la ville par la porte du sud, où les assaillants ne s'étaient pas encore installés. Mais les émissaires du sultan furent interceptés et ils durent faire des révélations sur les intentions de leur chef qui était d'attaquer le camp des chrétiens dés le lendemain matin.
Les princes Godefroy, Bohémond et Robert de Flandre en appelèrent alors à l'aide de Raymond IV en lui expédiant des courriers pour l'inviter à accélérer sa marche. En fait le comte Raymond et l'évêque du Puy
( qui avait sous ses ordres, rappelons-le le contingent limousin) s'avançaient par la Bythinie et ils se précipitèrent au secours des chrétiens menacés. Le samedi, ils arrivèrent par les montagnes de l'Arganthon et ils prirent possession des quartiers sud de la ville de Nicée.
Le sultan qui disposait de plusieurs dizaines de milliers de cavaliers se préparait bien à attaquer de toutes parts et les hommes du Comte de Toulouse virent arriver sans aucune méfiance une troupe importante d'archers turcs qui se présentaient par la porte sud qu'ils croyaient non gardée par les chrétiens. L'effet de surprise fut tel que les soldats du Sultan battirent en retraite et ils furent poursuivis par les Croisés qui leur infligèrent des pertes.
Cependant la plus grosse partie de l'armée du sultan alla affronter les troupes chrétiennes qui étaient massées tout autour de la ville. Ce fut un combat des plus sanglants, selon le chroniqueur Matthieu d'Edesse: " les deux armées se précipitèrent avec rage l'une contre l'autre, et se heurtaient comme des bêtes féroces. Au milieu des éclairs que lançaient les casques reluisants, du craquement des cuirasses brisées et de la vibration des arcs, les Infidèles resserraient leurs rangs avec une nouvelle ardeur. Les clameurs des combattants ébranlaient la terre, et le sifflement des flèches faisait trembler les chevaux. Les plus braves, les héros, se prenaient corps à corps, et pareils à de jeunes lions, se frappaient à coups redoublés." Les combats se prolongèrent une journée entière avant que les turcs ne soient vaincus.
Et l'on vit ensuite les Croisés fixer "au bout de leurs lances ou à la selle de leurs chevaux" les têtes de leurs ennemis. La chronique rapporte encore "qu'un millier de têtes furent chargées sur des voitures et des mulets, et envoyées, avec trois mille prisonniers, au port de Civitot." Et on dirigea cette cargaison par mer à l'empereur Alexis qui envoya alors des vivres aux troupes chrétiennes par reconnaissance pour leur exploit.
(1)aujourd'hui Iznik, à 50 km de Bursa, sur la façade orientale du Bosphore
(2) voir Jean-François Gareyte, l'Aube des Troubadours, La Lauze, 2007
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires
B